Exécuté sommairement. Il était militant socialiste proche du Parti communiste, résistant du Front national, des FTP et de l’ORA. André Benaïm fit des études secondaires. Négociant, il fut l’associé du militant socialiste Zermati dans son commerce de tissus, à Nancy d’abord, puis à Dijon (Côte-d’Or) dans les années 1930. Intrigué par une publicité, il s’inscrivit pour un voyage touristique en URSS vers 1930. Choqué par le contraste entre les allégations de la presse française et ce qu’il observa au cours de son voyage, il accepta de faire des causeries patronnées par les « Amis de l’URSS », fit un second voyage... Il devint alors secrétaire départemental des « Amis de l’URSS », et se rapprocha de plus en plus du Parti communiste ; il est peu probable cependant qu’il s’y soit inscrit (témoignages contradictoires). Il employa sa fortune à aider matériellement les travailleurs dans l’embarras, éventuellement à renflouer Le Travailleur, hebdomadaire communiste local, et à subventionner les nombreuses organisations de gauche dont il était l’animateur (Amis de l’URSS, Comité franco-italien, Comité franco-espagnol, Secours populaire de France). Il soutint passionnément la cause des républicains espagnols, fit un voyage à Barcelone en janvier 1937, ouvrit à Dijon un centre du Secours populaire pour l’aide aux volontaires, à leurs familles et aux Espagnols réfugiés. Il fut également secrétaire départemental du mouvement « Paix et Liberté » (Amsterdam-Pleyel). Lors de la déclaration de guerre, il continua à défendre la politique du Parti communiste. Après avoir été démobilisé en 1940, il se mit à la disposition de Maxime Couhier, responsable du centre d’accueil des réfugiés situé dans les locaux du groupe scolaire de la Maladière, à Dijon. Il aida à l’évasion de prisonniers de guerre, à faire franchir aux réfugiés la ligne de démarcation, à imprimer et diffuser tracts et journaux clandestins etc. Arrêté en juin 1941 en raison de sa réputation de militant communiste, il fut interné vingt et un mois à Nexon (Haute-Vienne) puis mis en résidence surveillée à Mâcon où il organisa le Front national et les FTP. Il devint agent de liaison du commandant de Bellecombe, responsable départemental de l’ORA. Le 1er juin 1943, il fut nommé chef de section avec le grade de lieutenant. Arrêté à nouveau le 15 août 1943, place de la Barre, à Mâcon et interné à la prison de Montluc, il refusa une proposition de libération conditionnelle et, trois mois après, le 24 novembre 1943, il fut exécuté dans les caves de l’Ecole de Santé à Lyon, par les Allemands. Le rapport de la police judiciaire de Lyon indique qu’il aurait été exécuté avec sept autres camarades, d’une rafale de mitraillette par une sentinelle alors qu’ils tentaient de s’évader des locaux de la Gestapo. Il fut décoré à titre posthume de la Légion d’honneur et de la Croix de guerre avec étoile de vermeil. Il obtint également la Médaille de la Résistance avec rosette par décret du 24 avril 1946 (JO du 17/05/1946). Il a un dossier GR 16 P 46049 sans mention d’homologation à la Résistance (nc). Pierre Lévêque
|