A l’été 40, lors de la défaite de l’armée française, la famille Stora fut une première fois dispersée, les parents et Robert partis de Paris en voiture parvinrent à gagner Limoges (Haute-Vienne) pour y rejoindre les neveux et nièces de Rose Stora. Le père Abraham et Robert y restèrent tandis que la mère retournait à Paris retrouver ses deux autres fils et reprendre son activité de courtière en assurances. Dans le courant de l’année 1941, devant la montée des politiques antisémites, la famille connut une deuxième dispersion. Le plus jeune fils André fut caché, après avoir été baptisé dans une famille d’agriculteurs du Jura, la mère Rose Stora vint s’établir à Lyon (Rhône) pour tenter de poursuivre sous un nom d’emprunt son métier de courtière en assurances à l’Urbaine Capitalisation. Abraham Stora resté à Limoges avec son fils Robert, avait pris en charge dès l’été 40 ses neveux et nièces, développant avec eux sur le marché de Limoges, alors qu’il était auparavant bijoutier, uncommerce de fruits et légumes. Robert Stora poursuivit ses études à Limoges travaillant par ailleurs avec son père comme commis-livreur. Il fit apposer la mention juif sur sa carte d’identité le 15 janvier 1943. Avec la montée des persécutions, lafamille quitta Limoges pour se réfugier à Solignac (Haute-Vienne). Fin 1943 - début 1944, sans que la cause en soit connue, Robert Stora fut interné au camp de Saint-Paul-d’Eyjeaux (Haute-Vienne). Il profita de la libération du camp par la Résistance, le 11 juin 1944, pour gagner le maquis. Il s’engagea dans la Résistance au sein du 6ème bataillon FTPF sous les ordres du commandant « Jacquot » devenant infirmier auprès de son groupe FTP. A la mi-juillet 1944, le commandement allemand organisa une campagne de répression contre les forces de la Résistance en Limousin. Venues de Limoges et soutenues par des membres des 1re et 3e Centaines de la 2e Cohorte de la Milice française, des unités allemandes, appartenant au groupement Ottenbacher (95ème Régiment de Sécurité) tentèrent d’éliminer les maquis du Mont Gargan (sur la commune de Saint-Gilles-les-Forêts en Haute-Vienne), commandés par le colonel FTPF Georges Guingouin. Les 17 et 18 juillet 1944 de violents combats se déroulèrent autour de Saint-Gilles-les-Forêts. Robert Stora fit partie d’un groupe de 14 volontaires commandés par le Lieutenant Jeandoux qui avait reçu l’ordre de Georges Guingouin de se porter au cimetière de Saint-Gilles. Violemment attaqué à l’entrée du village, le groupe se replia sur Meilhac avant l’encerclement total. Robert Stora capturé fut fusillé à la Forêt-Haute. La famille Stora réunifiée s’installa à Lyon après la guerre et Robert Stora fut inhumé en 1946 au Cimetière juif de Lyon, rue Abraham-Bloch. Il obtint la mention Mort pour la France. Son nom figure sur le monument aux Morts 1939-1945 du Jardin d’Orsay à Limoges. Il est également inscrit avec ceux de sept autres maquisards (et deux victimes anonymes) sur une stèle commémorative à Saint-Gilles-les-Forêts au bord de la D 39A, à 1km du bourg vers Sussac (Mont Gargan), stèle portant l’inscription « Aux Maquisards tombés le 18 juillet 1944 - Passant souviens-toi ». Bernard Pommaret, Michel Thébault
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