Le 20 août 1928, il se maria avec Marie Couturier à Saint-Étienne (Loire). Il était négociant ou employé de commerce et demeurait à Lyon (Rhône), 6 rue Émile Zola (IIe arr.) ou 30 rue Centrale (rue de Brest, IIe arr.). Le 19 août 1944, Pinhasse Cohen, alias Étienne Sicard, fut arrêté à Lyon parce qu’il était juif. Le 20 août 1944, il fut retrouvé pendu dans les caves du siège de la Gestapo, 33 place Bellecour (Lyon, IIe arr.). Le commissaire de police de permanence écrivit dans son rapport du 20 août : « vers 0 heures 15, avisé par l’officier de semaine quela police allemande, 33 place Bellecour, demandait l’enlèvement d’un cadavre de ses locaux, je m’y suis rendu avec le fourgon des pompes funèbres mandé par mes soins. Sur l’invitation d’un policier allemand, j’ai trouvé dans un local du sous-sol, un individu du sexe masculin qui était pendu et ne donnait plus signe de vie. Je n’ai pu recueillir aucun renseignement sur son identité auprès des services de police allemande. [.] ». Le cadavre de Pinhasse Cohen fut transporté à l’Institut médico-légal. Aucune pièce d’identité ne fut retrouvée sur lui. Son corps n’ayant pu être identifié, on lui attribua le numéro 438. L’examen du médecin légiste ne révéla rien de significatif: « je certifie le décès de l’inconnu inscrit sous le numéro 438 à l’Institut Médico-Légal, trouvé pendu place Bellecour N°33, dont la cause paraît devoir être attribué à une pendaison. » Son corps fut décrit ainsi : 1m80 environ, corpulence assez forte, yeux marrons, cheveux bruns grisonnants, front fuyant, nez rectiligne, bouche un peu grande, menton un peu saillant, signes particuliers : une couronne a été posée sur la première molaire et la prémolaire de la mâchoire inférieure, côté droit, la canine du même côté est manquante, vêtements : complet à rayures noires verticales et horizontales formant des petits carreaux et à légères rayures rouges, verticales et horizontales, formant des grands carreaux de 6 cm de côté, chemise à col tenant en rayonne, à légères rayures bleues foncées et blanches, mouchoir en fil blanc sans initiale, chaussettes (mis-bas) en rayonne gris-beige avec latex, souliers bas jaunes. Les 21 et 24 août 1944, des policiers français se présentèrent vainement au siège de la Gestapo afin de recueillir des informations utiles à l’identification du corps de Pinhasse Cohen. Le 24 août 1944, l’inconnu numéro 438 fut inhumé au cimetière de la Guillotière (Lyon). Après jugement du 5 décembre 1944 du tribunal civil de Lyon, son acte de décès fut rectifié, rétablissant ainsi son identité. Jean-Sébastien Chorin
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